ch'nous & ch'vous

Saint Joseph


nostalgie


10/10/2013
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SOUVENIR

article paru sur le net

"je me souviens de TATANE bien sur , montant chercher les ballons sur le toit des ateliers en retroussant sa soutane, de l'abbé Pierre (non du frère Pierre, note du narateur),car je faisais partie de la chorale, de nos concerts en particulier popur la St Vincent tournante de 1972 à l'église de Meursault.........    !! mais aussi du Tonton Largy le prof de math qui nous terrorisait et de Mlle TRUCHETET, la prof d'allemand, inoubliables..........................;etc


09/02/2013
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Aprés ST Jo

C’est avec un peu de retard que je réagis à ta visite surprise ou tu as eu de la chance de me trouver car ma journaliste de femme n’était  pas en reportage ce jour-là, et oui, en tant normal je l’accompagne.  

 

Mais comme je te l’avais dit et que tu as vu, nous étions dans les  travaux, travaux qui devaient durer 15 jours voir trois semaines et  qui ont duré un mois et demi !

 

Mais pour en revenir à St Jo, après 40 ans de séparation ! Ca fait un  drôle d’effet. Les souvenirs de manquent pas mais c’est dommage que  ta femme soit restée dans la voiture ! A moins qu’elle est une  indigestion des souvenirs de St Jo ?

Disons qu’après St Jo, tout comme toi, si j’ai bien compris, ce fut  l’échec scolaire comme 70 % des autres étudiants de cette année-là.  Si toi tu es allé à l’ANPE, moi, après une semaine de rangement,  classement et mise au rebut de tout ce qui venait de St Jo et qui ne  me servirait plus, j’ai passé une sorte d’examen d’entrée dans  l’usine de mon père. Usine qui s’appelait à l’époque « monte-charge,  skip, pont roulant ».

 

La première semaine j’étais le jeune « l’arpète  Ã  tout faire » comme tout ceux qui sortent des écoles j’ai eu droit  au balayage, rangement des outils, tri de boulonnerie, etc. Il faut  dire que l’usine était installée au fond d’une cour d’une ancienne  ferme. Il y avait 4 salles principales dont une qui n’était pas au  même niveau que les autres. Il y avait aussi des petites remises ou  Ã©taient entreposés tout ce qui est utile à la fabrication que faisait  l’usine. Toute la manutention se faisait à « l’huile de coude ». Je  me suis rappelé que les fins de semaines, les ouvriers râlaient car  ils devaient mettre en tas tous les coupeaux et toutes les petites  chutes et découpes de profilés qui ne pourraient plus servirent. Avec  une pelle, le plus jeune de l’équipe mettait tout cela à l’arrière  d’une 4 L Renauld pour y faire emmener à la poubelle du village et  tout jeter en vrac. Il y en avait pour une bonne heure. Cette  première fin de semaine, la corvée était pour moi : le plus jeune !  

 

Alors j’ai eu l’idée de faire de rassembler tous ses petits bouts de  ferraille avec des points de soudure à l’arc pour réaliser des  petites tour Eiffel miniatures avec un repère vers centre de gravité  pour emmener les pièces ainsi assemblées directement à l’arrière de  la voiture sans prendre la pelle. Très vite le véhicule avait été  chargé, emmené à la décharge publique qui était à l’époque dans un  terrain vague. En à peine une demi heure tout était fait : c’était  bon pour ma suite dans l’usine. Un peu plus tard, mon père a demandé  Ã  l’outilleur de m’appendre l’utilisation correcte des machines que  je connaissais déjà un peu (tours, fraiseuse, mortaiseuse, perceuse  sensitive, four électrique à cémenter, etc.). En 3 mois j’avais tout  dans la tête et j’ai commencé à fabriquer des montages et  assemblages. Ensuite j’ai appris l’utilisation du chalumeau  oxycoupage (à 2 bouteilles). Cet apprentissage m’a été très utile  plus tard pour braser des pastilles en carbure sur des barreaux en  acier. C‘était en septembre 1968.

L’usine avait comme magasinier qui s’occupait de l’approvisionnement,  un oncle de la famille. Très bon électricien. Vers la fin de sa vie  active, il avait participé à l’électrification les lignes de chemins  de fer Dijon-Strasbourg. Mais au sujet de l’outillage, là, il ne  comprenait pas grand chose. Pour passer outre ses erreurs de commande  d’outillage, on avait demandé à des ouvriers qui travaillaient dans  une usine appelée « Les Travaux Sous Terrain », usine installée dans  le même village, de nous faire parvenir des éclats de pastilles qui  se cassaient sur leurs machines outils. Il faut dire que leurs  machines montaient à 2 ou 3 mètres de hauteur, c’était donc des  machines énormes par rapports à celles qui étaient installées dans  les ateliers de mon père. Là, j’en ai brasé des éclats de pastilles  sur des barreaux pour les utiliser sur les tours jusqu’à ce que mon  père s’en aperçoive car on ne lui commandait beaucoup moins d’outils.  

 

C’est ainsi que j’ai commencé ma carrière en tant qu’outilleur dans  une entreprise de monte charge, entreprise qui allait s’étendre sur  toute la moitié Est de la France pour devenir par la suite :

«  Ascenseurs Avril ».

 


25/07/2011
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Suite & Fin de la grande épopée St JOSEPH (par l'auteur Claude AVRIL°

1968 arrivait…fin
Je ne sais plus si c’est en deuxième ou en troisième année à St Jo,  
mais je me souviens qu’à une rentrée scolaire de septembre, celle-ci  
avait été, on va dire, assez glissante dans l’humour. Comme tout  
interne, me voici de nouveau avec des valises en direction des  
dortoirs. Cette foi-ci, c’était un dortoir à l’étage en dessous par  
rapport à celui de l’année précédente où je devais. Mais voila, ce  
n’était pas un lit, c’était une chaise qui m’était attribuée pour mes  
nuits ! Le frère surveillant, je ne sais plus quel, me proposa de  
m’installer provisoirement à l’infirmerie. A cette époque,  
l’infirmerie était installée au dessous des étages des dortoirs, dans  
le couloir des frères. On y accédait par l’escalier central. Alors le  
soir, le silence était impératif, par contre on pouvait utiliser les  
toilettes, chose qui n’était pas autorisée dans les dortoirs. Nous  
étions 3 ou 4 élèves, je ne sais plus, à nous retrouver à dormir à  
l’infirmerie. Ca commençait bien ! Cela dura plusieurs jours jusqu’à  
ce que je me retrouve dans un dortoir. Ce qui n’avait pas changé,  
c’était le bruit de moteur d’un deux roues qui tournait sur la place  
devant l’école, on savait que quelques minutes après le passage de ce  
deux roues, les lumières allaient être allumées dans le dortoir et la  
journée allait commencer.

Un des frères surveillants avait été surnommé « ping-pong ». Il était  
jeune. Un soir, quelques têtes chaudes s’étaient amusées à appeler «  
ping » d’un côté du dortoir et un autre côté un autre répondait «  
pong ». Une fois ça passait, deux fois, tout juste ! A la troisième  
fois c’était fini, il avait rallumé les lumières et avait fait relevé  
une partie du dortoir. Fatigué, j’étais resté allongé dans mon lit.

Lors d’une nouvelle année scolaire qui commençait, le photographe  
local m’avait conseillé de lire une revue scientifique qui s’appelait  
« Sciences et Avenir ». D’après lui, j’allais trouver dans cette  
revue des sujets que je risquais étudier en classe. Vu que sur le  
chemin de la gare Dijon Porte Neuve à St Jo le lundi matin, je  
passais devant des marchands de journaux, je m’achetais la dite  
revue. Un professeur d’atelier s’en était aperçu et me l’empruntait.  
La revue était très intéressante et elle expliquait mieux que la prof  
de science.

Travaux en ateliers
Un jour, j’ai entendu un prof d’atelier se lamenter que les bâtiments  
étaient vides d’élèves les jeudis après midi. Alors, pour m’éviter de  
parcourir des kilomètres à pieds dans Dijon durant les promenades  
récréatives des jeudis après midi, j’ai eu l’idée de demander au  
prof, au cas ou il y aurait du travail pour moi, de me le faire  
savoir. Je devais revenir aux ateliers, le jeudi après le repas de midi.
Là, j’ai retrouvé le frère responsable des ateliers, celui que l’on  
surnommait « la grande Duduche », et oui, il était toujours là. Mais  
là, j’avais trouvé un homme beaucoup sympathique que l’affreux  
bonhomme qui nous foudroie du regard le samedi midi avant de quitter  
les ateliers. Effectivement il y avait du travail mais qui n’avait  
rien à voir avec l’utilisation des machines outils. Au fond des  
ateliers, vers le poste de soudure à l’arc et à l’autogène, il y  
avait deux grands bacs en fer avec des morceaux de bois et du sable  
noir. Le but était de réaliser un ensemble pour faire une empreinte  
pour un moulage de pièce de fonderie. Ayant quelques notions  
d’utilisation d’une truelle, j’ai commencé à préparer le sable noir,  
puis l’emprunte en bois, puis réaliser l’assemblage. Les travaux ont  
durés plusieurs semaines. De temps en temps, un autre élève de la  
classe m’accompagnait, si non, j’avais les ateliers pour moi tout  
seul avec, de temps en temps la visite d’un prof ou de la grande  
Duduche. C’est là que j’ai mis au point le retour de pièces que je  
fabriquais en semaine. Oui, un jour, je me suis aperçu qu’après avoir  
été notées, nos pièces disparaissaient dans un conteneur installé  
derrière les bâtiments, vers les ateliers de mécanique auto. Le prof  
ne voulant pas que l’on ramène des pièces dans les familles, j’ai  
passé outre et les jeudis en fin d’après midi, avec un tourne vis,  
j’allais dans la poubelle récupérer mes pièces pour les démonter et  
les mettre dans un endroit à l’abris des regards. Il faut se rappeler  
que nous avions un numéro, il me suffisait que je retrouve mes pièces  
frappées à mon numéro et le samedi midi, je me proposais pour  
ramasser les copeaux et limaille de fer du matin, et, une fois en  
dehors des bâtiments, je prenais mes pièces et les mettaient dans mon  
bleu de travail. Quelques minutes avant le signal de se mettre en  
rang au milieu des ateliers, je roulais mes pièces dans un tissu et  
les mettaient dans mes poches de pantalon pour les ramener  
discrètement chez mes parents. Mais tout a une fin, et un jeudi après  
midi, le montage de fonderie n’était plus là. Il était partit à  
Beaune. Je me suis vu contraint de reprendre les longues marches des  
jeudis après midi.
Néanmoins, j’ai continué d’aller dans la poubelle des ateliers par  
l’extérieur des bâtiments et j’ai ramené un presse-papier, une  
équerre à chapeau, un porte-crayon, un fil à plomb et encore d’autres  
pièces. Ce sont l’équerre et le fil à plomb qui ont eu le plus de  
succès au village : les ouvriers de mon père m’avaient demandé de  
leur en fabriquer. Cependant, lors que je ramenais les appréciations  
du prof d’atelier à la maison, mes parents ne comprenaient pas les  
annotations. Pour le professeur, mon travail en atelier n’était pas  
excellant, j’avais des efforts à faire, c’était peut être vrai au  
début. L’un râlait contre les mauvais résultats alors que l’autre  
avait en main la preuve du contraire. Alors qui croire ? C’est un  
jour que j’avais ramené une pièce du genre casse noix que la famille  
avait enfin compris que le prof était en dessous de la vérité sur mon  
travail en atelier. Je passais donc une partie de mes temps de repos  
scolaires à fabriquer des pièces dans l’usine de mon père pour les  
ouvriers.

En chambre
Plus tard encore à St Jo, après avoir dormi en dortoir, je me suis  
retrouvé en chambre de trois lits. Dans la chambre, nous n’étions que  
deux. C’est là où j’ai retrouvé Claude Antier, lui aussi, élève de  
mécanique générale. Il ne rentrait dans sa famille, à Lons-le-
Saunier, que lors des vacances scolaires. Le reste du temps, il  
restait à St Jo. Pour moi, le soir, ce n’était pas facile de dormir  
car mon voisin de lit éteignait la lampe de la chambre très tard  
malgré les nombreuses demandes d’extinction des lumières du  
surveillant. Le matin, il allumait la lampe de la chambre avant  
l’appel du surveillent. Mes nuits ont été courtes !

Les mauvaises surprises arrivent
Je ne sais plus comment cela a commencé, mais nous avions visité une  
entreprise de fonderie, puis d’accessoires automobiles, etc. Ces  
visites nous avaient intéressées et je me souviens que plusieurs  
élèves avaient écrit à ces entreprises pour savoir s’il y avait de  
l’embauche. Moi aussi j’avais écris : le résulta avait été décevant.  
Depuis des mois et des mois, les professeurs nous avaient fait rêver  
comme quoi nous aurions un bon métier, une bonne paye, etc, etc. Les  
résultats de nos courriers avaient été très loin de nos espérances et  
de nos rêves car les entreprises nous répondaient qu’elles étaient au  
regret de nous annoncer que ……..On connaît la suite de la phrase !  
Les professeurs nous auraient-ils menti depuis tout ce temps ?

Nous étions en automne 1967, des étudiants à Paris commençaient à se  
révolter contre leurs dirigeants. Et oui, à eux aussi on avait promis  
« monts et merveilles » et en réalité, c’est le chômage qui attendait  
ces jeunes à la fin de leur année en faculté. D’autres étudiants dans  
d’autres grandes villes avaient compris, eux aussi qu’ils n’auraient  
pas de travaille après leurs études. Nous à St Jo, on avait deviné  
que notre avenir n’était pas meilleur. Même dans les autres classes  
le moral n’y était plus beaucoup. Alors des professeurs avaient osé  
nous avouer qu’effectivement, avec ou sans diplôme, beaucoup d’entre  
nous aurions du mal à trouver un emploi. Alors toutes ses belles  
promesses n’étaient que du vent ?

Par le biais des radios et des télévisions, nous apprenions que des  
parents d’élèves avaient compris que leurs « têtes blondes » se  
retrouveraient au chaumage, et oui, sur des milliers d’étudiants,  
seuls, quelques centaines auraient un emploi. De plus le gouvernement  
demandait aux parents que les enfants aillent le plus loin possible  
dans les hautes études du genre bac plus je ne sais plus quoi, mais  
les patrons étaient réticents car ils ne pourraient pas payer les  
jeunes en fonction de leurs niveaux d’études et en plus ils  
préféraient avoir des jeunes moins diplômés mais sachant travailler.  
Les ouvriers parents des élèves voulaient du changement et voulaient  
être écouté. Mais un prof est un prof et il voulait suivre le  
programme de l’éducation national. Alors, après les étudiants, ce  
sont les ouvriers parents des élèves et d’autres corporations qui se  
retrouvèrent dans la rue pour hurler leur mécontentement.
A St Jo, seule la prof de maths et sciences ne voulait rien savoir  
sur le soucis qui nous hantait : être chômeur en fin d’étude. Elle  
tenait désespérément à nous faire comprendre des cours de maths alors  
que nous savions que cela ne nous serviraient à rien dans notre  
proche avenir, et vu qu’elle jappait toujours, on en avait assez. Les  
délégués de classe, interne et externe, avaient demandé que l’on  
fasse faire des lettres par nos parents pour le renvoi de la prof.  
Aucun parent n’avait répondu à nos demandes : nous étions seuls dans  
le combat. Alors un jour de raz le bol général, on avait fermé nos  
cahiers et livres en signe de protestation. Là, la prof avait hurlé  
contre nous et nous avait fait un chantage de colle générale pour  
toute la classe si on rouvrait pas nos documents. Voyant que personne  
ne voulait reprendre le cours, mais qu’en plus, on râlait violemment  
contre elle dans une pagaille infernale, elle était allée chercher le  
frère surveillent. Avions-nous gagné la bataille ? Pas sûr ! Le frère  
était rentré dans la classe, rouge de colère et nous, super excité.  
C’est dans cette cacophonie générale qu’on avait tenté d’expliquer au  
frère nos préoccupations et nos craintes. Je ne sais plus ce qui  
s’est passé, si la sonnette de la fin des cours avait retenti, mais  
tout avait été arrêté. Certains externes étaient partis, d’autres  
étaient restés avec une poignée d’internes, nous étions un certain  
nombre d’élèves en classe à discuter de la manière avec la quelle  
nous allions éjecter la prof, c’est alors que le frère était revenu  
en classe, plus calme cette foi. On lui avait ré expliqué notre  
situation, il avait compris nos craintes mais il nous avait signalé  
que la prof nous avait tous collé. Pour nous c’était simple, nous ne  
ferions pas la colle et nous allions demander de l’aide aux  
professeurs d’atelier pour savoir quels étaient les cours de maths et  
de sciences que nous devions apprendre pour nous servir des machines  
car l’examen final était pour l’année suivante.
Si je me souviens bien, les professeurs des ateliers mécanique  
générale et mécanique automobile nous avaient proposé de voir et  
revoir les principales opérations sur papier et ensuite en calcul  
mental pour trouver rapidement les vitesses de rotation des machines  
et des pièces, les rapports entre les différentes pignons pour les  
calculs des avances sur les tours avec la vis mère, les vitesses et  
avances sur les fraiseuses, étaux-limeurs, perceuses, etc. Le cours  
de math suivant avait commencé par une mise au point avant l’arrivée  
de la prof. La prof était arrivée avec le frère. Les délégués de  
classe avaient commencé leurs explications sur les cours à suivre  
suivant les conseils des professeurs des ateliers pour l’utilisation  
des machines outils, mais également dans le domaine électrique,  
pneumatique et hydraulique. Si la prof acceptait de nous faire des  
cours dans ce sens tout irait bien, néanmoins elle pouvait finir le  
cours qui avait été commencé et que peu comprenait et on changerait  
complètement de sujet d’étude, si elle refusait, on pouvait se passer  
d’elle et on devenait autonome. On prenait un gros risque, car si  
elle refusait, qui allait nous faire les cours ? Le frère nous avait  
rappelé qu’à la fin d’année nous avions notre examen professionnel à  
passer, ce n’était pas le moment de faire du zèle, même si certains  
étudiants à Paris et dans d’autres villes étaient en guerre contre le  
gouvernement, etc, etc. Je ne sais plus de ce qui s’est passé après,  
mais la prof était restée et on avait commencé des cours qui étaient  
en correspondance avec nos travaux en atelier. On a eu nos 2 heures  
de colle. Seule une poignée d’élèves les avaient faites, les 3/ 4 des  
autres avaient refusé et leurs noms avaient été inscrits au tableau  
de la classe : j’y étais. Les délégués avaient effacé les noms car  
ils n’étaient pas d’accord sur la punition. La prof n’avait rien dit.

Le prof de gym avait compris notre état d’excitation et nous faisait  
réaliser des mouvements d’échauffement et d’assouplissement  
musculaires autres que les éternelles courses et sauts. Nous avions  
de l’énergie d’énervement à dépenser.

Apprentissage au tabac
Je ne sais plus si c’était en deuxième ou troisième année, mais un  
hiver arrivait et j’allais encore avoir froid. Alors j’ai eu l’idée  
de commencer à fumer des cigarettes. Ce n’était pas pour fumer, non,  
c’était pour me réchauffer les mains. L’ennui était que, débutant  
comme fumeur, les récréations n’étaient pas assez longues pour fumer  
une cigarette dans sa totalité. Mes parents m’avaient mis en garde  
contre les effets néfastes du tabac et c’est un de leur ami qui  
m’avait indiqué un moyen très simple et pratique et moins nocif que  
la cigarette pour me réchauffer les mains : fumer la pipe. La pipe ?  
Oui ! Pourquoi pas, cela faisait un peu vieux jeu mais je m’en  
moquais. On avait le droit le fumer derrière les barrières au fond de  
la cour de récréation dans une zone sablée et gravillonnée. Je  
bourrais le tabac dans la pipe, j’allumais et je me réchauffais les  
mains comme cela. Je n’étais pas le seul à fumer. Par contre chacun  
allumait son tabac avant le passage de la barrière, moi même je le  
faisais et un surveillant nous guettait du coin de l’œil et on avait  
droit à des pages d’écriture à faire comme punition, vu qu’on ne les  
faisait pas, il nous collait pour la fin de semaine. Combien j’ai eu  
d’heures de colle ? Je n’en sais plus rien, tout ce dont je me  
souviens c’est que je n’en ai fait aucune. Le surveillant n’insistait  
pas trop car il avait compris que l’on ne baissait plus la tête comme  
des coupables. Une fois la cloche ou la sonnerie d’appelle  
retentissait (je ne sais plus), je glissais ma pipe dans ma poche et  
le tabac était tellement serré que la pipe s’étreignait toute seule  
mais restait chaude. A la récréation suivante, je devais nettoyer le  
filtre de la pipe avant une nouvelle utilisation.

Coupures de courant provoquées
Je ne sais plus quand, mais nous avions demandé à pouvoir travailler  
à deux par table pour pouvoir faire des demandes et avoir des  
réponses sur des sujets difficiles, ce qui était interdit en salle  
d’étude ou il devait régner le silence. On avait donc demandé à avoir  
des tables et bancs dans le couloir avec de l’éclairage. Tout avait  
bien fonctionné durant quelques semaines jusqu’à ce que des doigts  
enlèvent les ampoules. L’électricien de l’école ayant refusé de les  
remplacer, chacun inventa un moyen pour faire revenir dans le  
couloir. De mon côté, j’avais bricolé une prise mâle de rallonge  
électrique en reliant les deux plots par un fil assez solide pour  
résister au cours circuit qui allait suivre dans la prise. Au premier  
essai, cela avait fait un bruit sec dans la fiche murale qui était  
devenue noire et la prise que j’avais en main avait chauffé en une  
fraction de seconde et mes doigts n’avaient pas appréciés la chaleur.  
Le fusible avait sauté, j’avais atteint mon but. Aux actions  
suivantes, j’avais enfermé la prise de courant dans un mouchoir et  
là, je ne sentais plus rien. Ce qui fait l’électricien, un homme  
ventru et solide de toute sa hauteur venait plusieurs fois par  
semaine dans les couloirs avec une grande échelle en bois pour  
remplacer les fusibles grillés. Les fusibles étaient installés sous  
le haut plafond du couloir, mais les ampoules n’ont jamais été  
remises. On travaillait donc le soir à la lueur des tubes néon qui  
pendaient du plafond dans le couloir.

Les cross
J’ai participé à deux courses de cross dans un stade sportif en  
dehors de St Jo. A la première course, je me suis perdu dans le  
circuit et la deuxième, je suis allé aux toilettes du stade pendant  
que les autres courraient. Après avoir pris tout mon temps, j’ai  
enlevé mon numéro épinglé sur ma tenue de gym, je suis ressorti en  
dehors du stade et je suis revenu à ma place sur les gradins ou  
m’attendaient les copains.

La colère gronde dans le pays
J’ai assisté à la colère des gens en ville avec des bandes de jeunes  
et d’adultes qui manifestaient dans les rues, et l’angoisse des vieux  
à la campagne. Au village, les habitants commençaient à être  
inquiet : des camions d’approvisionnement roulaient difficilement,  
les prix augmentaient, des transports publics organisaient des  
grèves, hommes et femmes âgées étaient dans les jardins potagers du  
matin au soir. Les vieux qui avaient survécus à la dernière invasion  
Allemande avaient l’habitude aux restrictions. Nous, beaucoup moins !

Décembre 1967
L’hiver commençait à être froid et brûlant à la foi : froid par la  
météo, mais chaud d’autre part, car les grèves commençaient à éclater  
un peu partout dans le pays. Dans les villes, étudiants, ouvriers et  
certains fonctionnaires avaient envahi des bâtiments, d’autres  
bloquaient des routes, etc. Vu que l’approvisionnement dans les  
entreprises fonctionnait de moins en moins, des patrons d’usines  
menaçaient de fermeture. A la campagne, des classes étaient fermées,  
un service d’accueil était organisé par ce que l’on appel maintenant  
des bénévoles. Quand je partais le lundi matin du village pour aller  
à St Jo, personne ne pouvait prévoir si j’allais arriver en gare à  
Dijon. La même chose pour le samedi midi pour le retour au village.  
Je me souviens qu’un samedi un conducteur n’était plus d’accord pour  
conduire la loco et au bout de plusieurs heures de négociations,  
c’est un autre conducteur qui avait pris sa place. J’étais arrivé à  
la maison assez tard dans l’après midi. Puis, seuls les trains de  
marchandises et les trains ouvriers circulaient, les autres étaient à  
l’arrêt. Puis, des trains de marchandises ont commencé à avoir des  
difficultés pour circuler. Les réserves dans les stations d’essence  
diminuaient, le pétrole commençait à manquer. Le pays était en  
crise : le printemps 1968 arrivait…….

Certains français avaient cru, en automne 1967, que toute cette  
agitation allait être résorbée assez rapidement. Ils avaient donc  
réservé leurs congés pour l’été 68. Le gouvernement l’avait-il  
compris ? En fin juin 1968, des promesses gouvernementales arrivèrent  
pour calmer l’excitation générale et débloquer la situation dans le  
pays. C’est ainsi que des français réussirent à partir en vacances en  
été, mais au lieu de partir un mois comme prévu, les vacanciers que  
j’ai connu ne sont partis qu’au vu de l’acompte payé lors leurs  
réservations. Au retour des vacanciers, la crise, plus calme, était  
toujours là. J’ai quitté St Jo en juin 68 après l’examen final qui  
c’est déroulé dans la tourmente d’un pays en ébullition. A la  
campagne, les bouleversements durèrent jusqu’en 1969/70.

03/08/2010
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Devoir de mémoire ?

Mon premier printemps, début d’été a été mouvementé et je m’en  
souviens bien. Depuis plusieurs mois, une de mes sÅ“urs fréquentait un  
jeune homme qui avait fait des études pour être professeur  
vétérinaire. Il y avait du mariage dans l’air. C’était la joie et  
même temps la tristesse car l’élu devait partir s’occuper d’animaux  
en Afrique et il ne rentrerait en France que 3 ans plus tard. Donc  
cette sÅ“ur allait également partir en Afrique durant 3 ans. En ces  
temps-là, au village, l’Afrique, c’était le bout du monde. A la  
maison ce n’était pas la joie.

C’est dans cette même période que le professeur de mathématiques nous  
avait fait une sorte d’interrogation écrite appelée « examen blanc  
» : c’est quoi un examen blanc ? Moi qui sortais de ma campagne, je  
n’avais jamais entendu parlé d’examen blanc. Je voulais le demander  
mais l’ordre était tombé de se taire. L’énoncé est arrivé et le temps  
était compté. A la fin du temps imposé, l’examinateur ramassant les  
feuilles et fut surpris de mes gribouillis : c’est quoi un examen  
blanc ? L’homme me proposa d’agrafer mes feuilles pour que le  
professeur s’y retrouve. En fin de semaine, de retour au village, il  
y avait de l’énervement dans l’air : le mariage était pour la semaine  
suivante. Ce n’était donc pas le moment de demander à mes parents ce  
qu’était un examen blanc. J’ai donc demandé aux vieux du village.  
Beaucoup m’ont répondu sur le mariage de ma sÅ“ur : la fille du patron  
et de l’institutrice du village qui marient un des enfants ! Ce sera  
un beau mariage ! Etc, etc. Je n’avais toujours pas de réponse sur ce  
qu’était un examen blanc. De retour à St Jo des surprises  
m’attendaient : le résultat de cet examen était un désastre pour moi  
avec une note très basse. C’est quoi un examen blanc ? Comme réponse,  
j’ai eu droit à 2 heures de colle pour le samedi après midi. Et oui,  
à St Jo c’était comme ça, quand on avait une mauvaise note suite à  
une interrogation écrite, on était collé. Trois jours plus tard, mes  
parents étaient venus à St Jo. En plein cours, le frère Jean m’avait  
fait appelé dans son bureau. Mes parents étaient là, la mine  
déconfite. J’avais bien 2 heures de colle le samedi après midi, le  
jour du mariage au village. J’avais loupé mon examen blanc : c’est  
quoi un examen blanc ? Le frère avait répondu que c’était une sorte  
d’interrogation écrite mais un peu spéciale. Il avait appelé le  
professeur. Quand celui-ci entra dans le bureau du frère, j’ai senti  
une sorte de mauvaise surprise de la part de mes parents. Venaient-
ils de comprendre mon malaise dans cette école ? C’est quoi un examen  
blanc ? A cette époque c’était une interrogation écrite corrigée  
suivant avec des barèmes choisis par le professeur. C’était un  
système de corrigé inconnu au village, je ne pouvais donc pas savoir  
comment ça fonctionnait. Mais le professeur n’avait rien voulu  
savoir : j’avais ma colle, je l’avais. Il avait cependant accepté de  
la repousser au samedi après midi suivant pour cause de mariage dans  
la famille. Seul le professeur avait quitté le bureau du frère la  
tête haute. C’est là ou j’ai appris que le maître était chef dans sa  
classe. Le frère, les parents et autres adultes n’avaient aucun  
pouvoir sur le professeur. Le samedi après midi fut une fête au  
village jusqu’au soir. Le lendemain, ce n’était déjà plus la joie à  
la maison. Le samedi après midi suivant, j’étais resté à St Jo faire  
mes 2 heures de colle. Mes parents m’avaient dit de déposer ma  
feuille de colle sur le bureau du surveillant et de sortir tout de  
suite. Le jeune marié m’attendrait devant la grille de sortie.  
Effectivement le beau-frère m’attendait à la sortie de St Jo avec son  
AMI 8 Citroën. On a mis presque une heure pour rentrer au village :  
le même temps que par le train, mais avec le jeune marié, c’était  
plus sympathique. C’est après que ma mère me confirma qu’un  
professeur est maître dans sa classe, mais il doit être capable de  
juger le bien fondé de certains actions, bonnes comme mauvaises de la  
part des élèves, ce qui ne fut pas cas pour moi. Quelques semaines ou  
mois plus tard, après ma colle, le professeur de mathématiques  
quittait ce monde.

Un nouveau professeur était arrivé : une grande dame, sèche, qui  
avait fait son entrée en classe d’une façon fracassante : elle fit  
l’erreur principale de nous crier dessus aux premières secondes de sa  
présence dans la classe. Déjà, on ne méritait pas de se faire  
enguirlander, et de plus, nous, garçons, presque des hommes pour  
certains, des élèves de mécanique, ont a eu du mal à admettre que se  
soit une dame qui nous fasse des cours de mathématiques et de  
sciences. Elle ne parlait pas, elle jappait. Si elle utilisait ce  
genre de langage pour nous intimider, c’était loupé. Déjà le  
professeur de technologie avait déjà cette fâcheuse habitude pour  
s’exprimer, il faut dire qu’il n’était pas bien grand, à peine plus  
haut que moi, donc pour se faire entendre il donnait de la puissance  
vocale aigue. Mais ce faire japper dans les oreilles par une grande  
sèche, là, non, ça passait moins bien. Cette erreur lui sera fatale  
pour les mois et années suivantes car plus elle jappait, plus on la  
faisait japper.

Premier exercice en piscine
C’est aux premières chaleurs de l’été que le professeur de sports  
nous avait emmené à la piscine de l’école. Au village, nous avions un  
seul endroit connu (qui existe toujours) pour faire des activités  
nautiques : c’est en bas du pays ou professeurs, élèves et parents se  
retrouvaient. Là, certains se faisaient bronzer dans un pré dont  
l’herbe avait été fraîchement brouté par les vaches de la ferme  
voisine. La rivière coulait dans son lit d’un rythme paisible qui lui  
laissait un peu de temps pour se réchauffer. On attendait qu’il soit  
13 heures au soleil, c'est-à-dire l’heure ou l’eau était sensée être  
la plus chaude de la journée pour descendre dans l’eau. Soit on se  
laissait glisser sur le fond du maillot de bain sur la terre glaise,  
soit on avançait dans l’eau par une sorte de petite plage  
gravillonnée. Seul une dizaine de jeunes osaient mettre mes pieds  
dans l’eau et des fois nager sur quelques centaines de mètres sous la  
surveillance de leurs parents et des professeurs. Je faisais partie  
de ceux-là.
A St Jo, j’ai découvert ce qu’était une piscine. Il n’y avait pas de  
descente en pente douce. Soit on descendait dans l’eau par une  
échelle, soit on plongeait. Une fois c’être mouillé, on était  
ressorti et le professeur nous avait demander de plonger ou sauter  
depuis la partie la plus profonde de la piscine. Je ne savais pas  
plonger, je ne sais plus très bien ce qui c’est passé, je crois qu’un  
copain de classe m’a dit de gonfler mes poumons à font et de bloquer  
ma respiration, me pincer le nez et me laisser tomber dans l’eau de  
la piscine. Il y a eu un bruit épouvantable dans ma tête, je suis  
remonté à la surface de l’eau ou j’ai repris ma respiration. Après,  
j’ai commencé à nager en commençant par la brasse et après avoir pris  
un peu d’élan, j’ai continué avec la nage indienne. J’étais contant.  
Mais ce contentement fut de courte durée car de retour dans les  
couloirs de l’école, j’ai été pris de malaises et j’ai vidé le  
contenu de mon estomac dans un des éviers qui longeaient le couloir  
et je ne sais plus ce qui s’est passé après.

Dans les ateliers
Comme les autres élèves de mécanique générale, après avoir user les  
limes sur les pièces métalliques et réaliser des montages, j’ai  
appris à me servir d’un étau limeur, et là, attention à celui qui ne  
serrait pas sa pièce assez fortement la pièce en fer dans l’étau de  
la machine car au passage de l’outil, la pièce était éjectée de son  
logement et traversait une partie de l’atelier dans un bruit de choc  
métallique, accompagné d’un sifflement. Puis se fut l’apprentissage  
des fraiseuses avec des petites machines ayant un bouton poussoir  
marche / arrêt et un système de bouton tournant pour régler la  
vitesse de rotation de la fraise à deux tailles pour commencer, puis  
ce fut des travaux avec des petits tours bourrés des systèmes de  
protections et des boutons d’arrêts de secours : Toc, pousse-toc pour  
pièce montée entre pointes, mandrin à trois mors. Ces machines  
n’avaient rien à voir avec celles qui étaient installées dans  
l’atelier de mon père, au village.

Ma première année à St Jo n’a pas été la hauteur des espérances de  
mes parents. Et oui, sortir d’école primaire d’un village pour se  
retrouver dans une école, qui, pour moi était une petite  
ville !.......... J’ai redoublé.

Le réfectoire se transforme en self service
Les internent mangeaient dans des réfectoires ou des Suisses  
amenaient des plateaux de nourriture sur des chariots roulants. Je ne  
sais plus quand, mais un jour, les murs des réfectoires ont été  
enlevés pour réaliser un système de self. Un self ? C’est quoi ? Là,  
le frère nous avait expliqué en long et en large ce qu’est un serf  
service et comment ça fonctionnait. Au début, c’était toujours des  
Suisses qui étaient derrière les présentoirs et après je ne sais  
plus. Ce fut pour certains d’entre nous, l’apprentissage de garder  
les plats de nourriture en équilibre sur un plateau qui devait rester  
à horizontal et éviter choc !

25/04/2010
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